MESSAGE DE NOËL 2009 DU CENTRE SABÎL

Le Message de la Crèche

« Ce sera un signe pour vous : Vous trouverez un enfant enveloppé dans des linges, et couché dans une crèche ». Et soudain, il y eut autour de l’ange la multitude céleste, louant Dieu en ces mots: « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur le terre pour ceux que Dieu aime. » (Luc 2/12-14)

Tel fut, dans le récit de Noël, le signe donné pour trouver l’enfant-Messie : Il serait enveloppé de linges et couché dans une crèche. Trois messages importants nous sont adressés à partir de cette crèche :

1- En Christ, Dieu devient accessible. Jésus-Christ est né dans une crèche (mangeoire), et il rend Dieu approchable, atteignable, à la portée de tout le monde. C’est là le grand signe de l’amour de Dieu.
2- La crèche est aussi le signe que ce Messie est d’une espèce particulière. Le signe visiblement paradoxal que le Christ soit couché dans une crèche ne convient pas bien à la naissance du grand chef que l’on attendait, de la lignée et de la descendance du grand ancêtre David. La crèche évoque la docilité, l’humilité, l’amour qui se donne, et la non-violence.
3- Le Christ de la crèche apporte la paix par la justice et non par la violence. L’évangile de Luc utilise des titres que tout le monde attribuait à l’empereur César – libérateur, sauveur, seigneur et dieu – et il les applique à Jésus-Christ. Le contraste entre les deux figures est énorme à vues humaines. Pour la communauté chrétienne primitive, comme pour nous, Jésus-Christ est l’authentique Sauveur et Seigneur. César avait apporté la paix par des moyens militaires très coûteux en termes de vies humaines et de biens matériels. Et une telle paix est toujours précaire. Le Christ peut apporter une paix de justice et d’amour qui est, elle, solide et durable quand on la met en œuvre, et quand on la pratique. C’est ce dont il s’agit avec la foi chrétienne, et c’est pourquoi, depuis le Christ jusqu’à nos jours, nombreux sont ceux qui ont osé défier des Césars.

La lecture du récit de Noël avec des yeux palestiniens, et à la lumière de notre expérience quotidienne, est révélatrice. Nous vivons dans l’ombre d’un empire dont l’Etat d’Israël moderne fait partie. Il est facile pour les palestiniens de rapprocher leur situation d’oppression, sous l’occupation israélienne, de ce que les gens du temps de Jésus vivaient sous l’occupation sauvage des Romains, dans une oppression et une humiliation quotidiennes.

L’Empire parle toujours de paix, mais sa paix est fausse et temporaire. Sa paix est imposée. Elle est le prolongement de l’oppression de sa puissance militaire. Elle ne peut pas durer parce qu’elle est bâtie sur l’injustice. Le discours israélien sur la paix est un mirage qui va bientôt disparaître. Tout le monde est frappé par la criarde réalité de l’injustice, de la violence et de l’humiliation. On ne peut pas se fier à une telle paix.

La paix du Christ est bâtie sur la justice, et elle s’acquiert par la non violence et par l’amour. On peut s’y fier. Aussi, l’occupation injuste et illégale doit prendre fin. Faire justice aux palestiniens, c’est garantir la réalisation d’une paix juste. Au moment de Noël, nous avons besoin de nous enraciner dans la libération apportée par le Christ, et de progresser sur le chemin de la paix par la justice et la non violence.

Le Centre Sabîl souhaite à tous ses amis un Joyeux Noël, et une Heureuse Nouvelle Année.
Puisse le message de la crèche inspirer nos activités tout au long de l’année venir.

Prière pour le jeudi 17 décembre

Ø Le 27 décembre, il y aura un an qu’a commencé la campagne massive d’Israël contre Gaza causant plus de 1400 morts et la destruction de beaucoup des infrastructures de Gaza. Aujourd’hui, Gaza est toujours assiégée. C’est notre prière qu’il soit mis fin à cette captivité inhumaine. Puissions-nous être témoin d’une résistance non violente de plus en plus forte à cette oppression.

Ø Vendredi dernier, des colons ont mis le feu à une mosquée à Yasuf, près de Naplouse. Cela, comme d’autres agressions, témoignent des violentes réactions chez les colons aux discussions d’Israël concernant un gel plus strict de la colonisation. Prions pour que l’ensemble de la population d’Israël prenne conscience qu’un arrêt de la colonisation serait un pas en avant vers une paix juste.

Ø Nous rendons grâce pour la publication du document Kairos, “Un moment de vérité”, la semaine dernière à Bethléem dans lequel des Chrétiens palestiniens appellent les Chrétiens du monde entier à les rejoindre dans leurs efforts pour mettre fin à l’occupation israélienne. Les réactions d’Églises du monde entier, et aussi celles de Juifs et de Musulmans, ont exprimé leur soutien à ce document. Puisse ce document qui arrive à propos inciter des gens de toutes confessions à œuvrer pour la justice et la paix en Palestine et en Israël ainsi que dans leurs propres pays.
Pour plus d’information sur le document Kairos, vous pouvez aller sur le site www.kairospalestine.ps (en anglais) et aussi sur le site www.chretiensdelamediterranee.com (en français).
Ps : Vous trouverez aussi les documents KAIROS [= « un moment (de vérité) »] et sa présentation sous la rubrique des documents à consulter.

Ø Sabîl organise son dîner annuel de Noël à Jérusalem ce dimanche. Ce sera l’occasion de rassembler diverses communautés chrétiennes pour célébrer le message d’amour du Christ. Prions pour que ce soit un temps béni d’amitié et de réengagement dans notre témoignage en faveur d’une paix juste.

Azzam Berlanty, le 9 décembre

De Amira Hass, correspondante du journal israélien Haaretz : rubrique Moyen Orient, nouvelles israéliennes.
La haute Cour de justice a décidé mercredi 9 décembre de refuser à une étudiante palestinienne citoyenne de Gaza, étudiante à Bethléem, de terminer ses études pour l’obtention d’un diplôme universitaire en Cisjordanie. Berlanty Azzam, 22 ans, a résidé en Cisjordanie depuis 2005 et n’a plus que deux mois d’études à faire pour obtenir son diplôme de gestion des entreprises, mais, fin octobre, les autorités israéliennes l’ont expulsée à Gaza en prétendant qu’elle séjournait illégalement en Cisjordanie. Azzam a protesté contre son expulsion, assistée par Gisha, une association juridique israélienne pour la liberté de déplacement, mais la Haute Cour a accepté la décision de l’Autorité israélienne de refuser à Azzam l’entrée en Cisjordanie pour y poursuivre ses études. Les autorités n’invoquent aucune accusation relative à la sécurité à l’encontre d’Azzam. Concernant la déclaration qu’elle était une étrangère en situation illégale en Cisjordanie, l’association Gisha a déclaré qu’elle était venue dans la région de façon légale, avec un permis d’entrée en Israël qui lui avait été délivré par le commandement local de l’armée israélienne, après un contrôle de sécurité minutieux. La Haute Cour a admis la prétention d’Israël que Azzam était entrée illégalement en Cisjordanie, du fait que le permis l’autorisait à entrer à Jérusalem, non en Cisjordanie. Pendant les 4 années où elle a vécu et étudié en Cisjordanie, Azzam a effectué plusieurs demandes de changement d’adresse de Gaza à Bethléem. D’après les accords d’Oslo, l’Autorité Palestinienne a le pouvoir de modifier l’adresse de ses citoyens sur leurs cartes d’identité, avec la simple obligation d’en informer les autorités israéliennes. Mais depuis la conclusion de l’accord, Israël a refusé d’accepter que l’Autorité Palestinienne change une adresse de Gaza pour la Cisjordanie et a conservé un monopole concernant l’acceptation ou le refus d’une demande de changement d’adresse. Depuis l’année 2000, Israël a aussi refusé de permettre aux résidents de Gaza d’étudier en Cisjordanie. On estime qu’il y a actuellement plus de 25.000 Palestiniens natifs de Gaza qui vivent en Cisjordanie et qui tous se sont vus refuser de changer leur adresse sur leur papiers d’identité.

Nouvelles de Berlanty connues à Bethléem le mardi 8 décembre à midi

Dimanche 6 Décembre à 10h

Les avocats de l’armée israélienne ont remis un rapport sur l’état de leurs recherches de documents à l’appui de leur position comme il le leur était demandé pour dimanche à 10h – et les avocats de l’armée ont déclaré qu’ils ne pouvaient pas trouver la demande de quitter Gaza faite en 2005 par Berlanty et qu’ils ne pouvaient pas trouver une copie de la permission accordée à Berlanty en 2005.
La décision de la cour a été que les avocats de Berlanty avaient jusqu’à lundi 7 décembre pour répondre au rapport de l’armée.

Lundi 7 Décembre

Les avocats de Berlanty ont remis leur réponse dans laquelle ils notent entre autres choses :
- Puisque l’armée ne peut pas trouver les documents sur lesquels elle se fonde pour prétendre que Berlanty se trouvait de façon illégale en Cisjordanie depuis 2005, la cour devrait se prononcer en faveur de Berlanty, l’armée ne pouvant fournir aucune preuve à l’appui de sa demande
- En 2005, Berlanty a demandé au patriarche grec-orthodoxe de l’aider à obtenir un permis de déplacement pour venir étudier à l’université de Bethléem. Il ne lui était pas permis de faire cette demande directement aux autorités israéliennes à l’époque parce que les autorités israéliennes n’acceptaient pas de demandes de la part d’“individualités” – mais seulement de la part d’organisations. Berlanty avait demandé au patriarche de chercher à lui obtenir un permis pour qu’elle puisse étudier à l’université – elle ne sait pas ce que le patriarche a réellement écrit dans sa demande puisque les Israéliens ne permettaient pas aux étudiants de déposer eux-mêmes une demande. Elle ne sait pas ce que le patriarche a dit aux Israéliens, mais elle sait parfaitement ce qu’elle a dit au patriarche.

Lundi et mardi 7 et 8 décembre

Quelques appels téléphoniques à l’avocat de Berlanty à Gisha (association israélienne de défense des Palestiniens) nous ont seulement permis d’apprendre que l’on ignore quand la Cour va arrêter sa décision. Nous devons attendre. “Nous vous appellerons ” nous a dit l’avocat, “vous serez les seconds à être informés – après Berlanty.”

Je vous remercie pour votre soutien fidèle en aidant la jeunesse de Palestine à suivre un enseignement supérieur de qualité.
Pendant ce temps de l’Avent, continuons à penser à Berlanty Azzam qui a été détenue, les yeux bandés et menottée, par l’armée israélienne qui l’a transférée de Bethléem à Gaza. Veuillez prier avec le prophète Isaïe :
“L’esprit du Seigneur est sur moi, car le Seigneur m’a conféré l’onction ; il m’a envoyer porter une bonne nouvelle aux pauvres, panser ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur libération et aux prisonniers leur élargissement…” (Is. 61, 1)

Berlanty espère la liberté et son élargissement de la prison de Gaza. Elle a déclaré “Je rêve du jour où je pourrai reprendre mes études. Je suis inquiète et j’ai peur de ce qui pourrait arriver et j’espère que mon droit à l’éducation ne sera pas violé.”
Prions pour que le Seigneur puisse venir créer une nouvelle terre où il y aura la justice et la paix. Puisse la venue de Jésus apporter espoir et guérison à tous !
Et ainsi, nous attendons – encore et encore – dans l’espérance et la prière. En ce temps de l’Avent, nous attendons avec patience que le “Prince de la paix” vienne parmi nous.
Merci encore pour vos prières et votre soutien.

Frère Jack Curran


Parallèlement à ce message du frère Jack, l’un de nos correspondants a reçu le message suivant de l’ambassade israélienne en France :

Mlle Berlanty a quitté Gaza avec un permis de résidence temporaire de 4 jours à Jérusalem pour des raison de culte.
Que ce permis ne permet pas de séjourner en Cisjordanie
Que sa demande de permis d'étudiant avait été rejetée en 2005
Que la haute cour de justice peut trancher sur l'autorisation de séjour, moyennant une caution élevée.

Prière pour le jeudi 10 décembre

Ø Le Forum Œcuménique Palestine Israël du Conseil Œcuménique des Églises va tenir ses rencontres à Bethléem ce weekend. Parallèlement, vendredi, des Chrétiens palestiniens vont publier un document intitulé “Un moment de vérité” élaboré par des théologiens et des laïcs. Le document exprime clairement les responsabilités qu’ont les Palestiniens locaux, la communauté internationale et les Églises d’agir en coopération pour mettre fin à l’injuste occupation israélienne.

Ø Ce mardi, les Ministres des Affaires Étrangères de l’Union Européenne se rencontrent à Bruxelles pour discuter une proposition de reconnaissance de Jérusalem comme capitale du futur état palestinien et d’Israël. Rendons grâce pour la reconnaissance par l’Union Européenne que la situation actuelle à Jérusalem doit changer. Prions pour qu’une paix durable fondée sur la justice vienne à cette ville.

Ø Samedi, les jeunes adultes de Sabîl vont visiter le pavillon pédiatrique de l’hôpital Augusta Victoria sur le Mont des Oliviers pour passer du temps avec des enfants de toute la Palestine qui luttent contre le cancer ou sont dialysés. En cette période de vacances, nous rendons particulièrement grâce pour toutes les personnes et toutes les organisations qui affrontent les démarches compliquées dues aux restrictions de permis pour apporter réconfort et soins aux malades.

Ø La semaine passée, les musulmans de Jérusalem ont effectué leurs prières du vendredi dans le quartier de Sheikh Jarrah pour témoigner leur solidarité avec les gens de ce quartier qui sont expulsés de leurs maisons par les tribunaux israéliens, la municipalité de Jérusalem et des colons juifs. Après les prières, des militants de la paix israéliens ont organisé une marche devant les colonies. Prions pour que le dynamisme en faveur d’une résistance non violente à l’occupation continue à croitre, à la fois en Palestine, en Israël et partout dans le monde

Nouvelles de Berlanty Azzam

2 Décembre 2009

Voici l’essentiel des dernières informations communiquées depuis Bethléem par le frère Jack, vice président de l’université, concernant la situation de la jeune étudiante Berlanty Azzam.

Remerciement pour les courriers reçus et les interventions faites auprès de diverses autorités de plusieurs pays.
Berlanty n’est toujours pas de retour à Bethléem et doit encore rester à Gaza, 35 jours après son enlèvement.
Lors de l’audience du lundi 30 novembre, la haute Cour n’a pas consenti à exiger de l’armée son retour à Bethléem pour y terminer ses études mais a permis qu’elle soit ramenée à Gaza pendant que la Cour étudie la question.
Trois heures après l’audience du lundi 30 novembre, la Cour a formulé une demande à l’armée pour “qu’elle tente encore de trouver les documents concernant sa demande de 2005 et le permis qui lui a été délivré” et qu’elle soumette à la Cour un compte rendu actualisé des efforts à cet effet au plus tard le 6 décembre 2009 à 10h.
J’ai scrupule à vous demander d’écrire une fois encore – mais une fois encore je m’y sens obligé ; cela a tellement d’importance pour Berlanty et pour son avenir. Pouvez-vous envisager d’écrire encore une fois à :

- L’ambassade israélienne de votre pays :
- Consul général US à Jérusalem, David Rubinstein UsConGenJerusalem@state.gov
- Major General (Res.) Amos Gilad, Israeli Coordinator of GovernmentActivities in the Territories (COGAT) - cogatspokesman@gmail.com
- Vos élus dans votre pays

Vous pouvez leur rappeler que La jeune étudiante de 22 ans Berlanty Azzam qui achève ses études à l’université de Bethléem où elle est inscrite depuis 2005 a été arrêtée le 28 octobre à l’occasion d’un contrôle et transférée sans ménagements, les yeux bandés et les mains liées, par l’armée à Gaza. Elle n’est accusée d’aucun acte répréhensible et avait obtenu un permis pour se rendre de Gaza à Bethléem en 2005. Elle se trouvait donc de façon tout à fait régulière à Bethléem, avec pour seul tort que ses papiers d’identité portaient Gaza comme lieu de naissance.

Deux audiences de la Haute Cour ont été tenues au cours desquelles la Haute Cour a demandé à l’Armée de lui permettre de revenir à l’université de Bethléem terminer ses études, son examen de fin d’études étant prévu dans quelques semaines. Cette université, sponsorisée par le Vatican, est dirigée par les frères des Écoles Chrétiennes. A ce jour l’armée n’a pas donné satisfaction à la demande de la Cour.

Lors de l’audience du 30 novembre qui a duré 25 minutes, la Cour n’a pas accepté de sommer l’armée de ramener Berlanty à Bethléem pour y achever son dernier semestre d’études. Elle a posé à l’armée une série de questions sur la nature précise de la demande faite en 2005 par Berlanty de quitter Gaza et la formulation précise de la permission qui lui a été accordée en 2OO5 de quitter Gaza… L’avocat de Berlanty déclare qu’elle avait obtenu la permission de venir en Israël, ce qu’elle a fait. Qu’elle est ensuite venue à Bethléem - ce qui n’était pas interdit mais était légal – et qu’elle n’est depuis cette date pas revenue en Israël sans permission. Elle est restée en Cisjordanie légalement et s’est inscrite à l’université de Bethléem. L’armée n’est pas d’accord.
Au cours de l’audience, la Cour a renouvelé sa demande à l’armée de trouver une solution permettant à Berlanty de revenir à Bethléem terminer ses études, allant même jusqu’à suggérer à l’armée de fixer une caution financière significative pour garantir le retour à Gaza de Berlanty à la fin de ses études. L’armée a refusé de trouver une solution – mais, au lieu de cela, a argumenté sur une permission de voyager de l’année 2005 dont on ne trouve pas copie.
Au cours de l’audience, il a été demandé à la cour si elle souhaitait entendre le vice-chancelier de l’université ou l’un des autres représentant présents à l’audience. La Cour ne l’a pas souhaité.
Au cours de l’audience, il a été demandé à la Cour si elle souhaitait entendre la version de Berlanty. On a demandé à Berlanty de se lever pour se présenter au panel des trois juges, mais il ne lui a pas été demandé de s’exprimer.
A la fin de l’audience, la Cour a indiqué qu’elle allait continuer à délibérer mais n’a pas autorisé Berlanty à retourner à l’université de Bethléem.
Berlanty est rentrée à Gaza de façon à ne pas violer l’heure limite de sa présence autorisée à Jérusalem : 20h 00

Au bout de trois heures, la cour a pris la décision suivante : “Avant que nous arrêtions notre jugement, il est de nouveau demandé aux défendeurs de retrouver les documents relatifs à la demande de 2005 et au permis accordé. Les défendeurs soumettront une information sur le sujet au plus tard le 6 décembre 2009 à 10h00. Si les documents sont retrouvés, les défenseurs les joindront aussi.”

J’espère que mon prochain email sera plus joyeux – mais ne perdons pas espoir au moment où nous entrons dans le temps de Noël lors duquel le Prince de la Paix est venu habiter parmi nous, ici à Bethléem.


Avec la profonde gratitude de Berlanty à Gaza et de nous tous ici à Bethléem,
Frère jack

Proposition de lettre :

DESTINATAIRES : information@paris.mfa.gov.il
cogatspokesman@gmail.com

Cc : UsConGenJerusalem@state.gov

TEXTE :

Monsieur l’Ambassadeur,
Monsieur le Major général,
Monsieur le Consul général,


J’ai l’honneur d’attirer une nouvelle fois votre attention sur la situation de Mademoiselle Azzam Berlanty. Tout en respectant les procédures de justice, et les circonstances du conflit qui affecte votre pays, il reste impératif d’apporter une réponse humaine à cette situation de détresse humaine, comme à d’autres semblables par ailleurs. Il appartient à la volonté politique que vous représentez de trouver les initiatives propres à faire que la loi soit au service de l’être humain plutôt que l’inverse.


Berlanty Azzam, jeune étudiante de 22 ans, qui achève ses études à l’université de Bethléem où elle est inscrite depuis 2005 a été arrêtée le 28 octobre à l’occasion d’un contrôle et transférée sans ménagements, les yeux bandés et les mains liées, par l’armée à Gaza. Elle n’est accusée d’aucun acte répréhensible et avait obtenu un permis pour se rendre de Gaza à Bethléem en 2005. Elle se trouvait donc de façon tout à fait régulière à Bethléem, avec pour seul tort que ses papiers d’identité portaient Gaza comme lieu de naissance.


Deux audiences de la Haute Cour ont été tenues au cours desquelles la Haute Cour a demandé à l’Armée de lui permettre de revenir à l’université de Bethléem terminer ses études, son examen de fin d’études étant prévu dans quelques semaines. Cette université, sponsorisée par le Vatican, est dirigée par les frères des Écoles Chrétiennes. A ce jour l’armée n’a pas donné satisfaction à la demande de la Cour.


Lors de l’audience du 30 novembre qui a duré 25 minutes, la Cour n’a pas accepté de sommer l’armée de ramener Berlanty à Bethléem pour y achever son dernier semestre d’études. Elle a posé à l’armée une série de questions sur la nature précise de la demande faite en 2005 par Berlanty de quitter Gaza, et le libellé précis de l’autorisation qui lui a été accordée en 2OO5 de quitter Gaz. L’avocat de Berlanty déclare qu’elle avait obtenu la permission de venir en Israël, ce qu’elle a fait. Elle s’est ensuite rendue à Bethléem - ce qui n’était pas interdit, mais légal – Depuis cette date, elle n’est pas revenue en Israël sans permission. Elle est restée en Cisjordanie légalement et s’est inscrite à l’université de Bethléem. Ce sur quoi l’armée n’est pas d’accord.
Au cours de l’audience, la Cour a renouvelé sa demande à l’armée de trouver une solution permettant à Berlanty de revenir à Bethléem terminer ses études, allant même jusqu’à suggérer de fixer une caution financière significative pour garantir le retour à Gaza de Berlanty à la fin de ses études. L’armée a refusé de trouver une solution. Au lieu de cela, elle a contesté une autorisation de voyager de l’année 2005 dont on ne trouve pas copie.
Au cours de l’audience, il a été demandé si la cour souhaitait entendre le vice-chancelier de l’université ou l’un des autres représentants, présents à l’audience. La Cour ne l’a pas souhaité.
Il a aussi été proposé à la Cour d’entendre la version de Berlanty. On a demandé à Berlanty de se lever pour se présenter devant les trois juges, mais il ne lui a pas été demandé de s’exprimer.
A la fin de l’audience, la Cour a indiqué qu’elle allait continuer à délibérer mais n’a pas autorisé Berlanty à retourner à l’université de Bethléem.
Berlanty est rentrée à Gaza afin de ne pas violer la limite horaire autorisée de sa présence à Jérusalem : 20h 00


Au bout de trois heures, la cour a pris la décision suivante : “Avant que nous arrêtions notre jugement, il est de nouveau demandé aux défenseurs de retrouver les documents relatifs à la demande de 2005 et au permis accordé. Les défenseurs soumettront une information sur le sujet au plus tard le 6 décembre 2009 à 10h00. Si les documents sont retrouvés, les défenseurs les joindront aussi.”


Dans l’espoir des mesures humanitaires fidèles à l’éthique juive à l’égard des étrangers, veuillez agréer, Monsieur l’Ambassadeur, l’expression de toute ma considération,


(Signature)

Prière pour le jeudi 3 décembre 2009

¤   Des jeunes adultes de Hollande se sont rassemblés pour constituer une nouvelle association « Jeunes Amis de Sabîl – Pays-Bas ». Le groupe cherche à établir le contact avec des jeunes s’intéressant aux questions de justice en Palestine et Israël en publiant une lettre circulaire mensuelle. Rendons grâce pour cette initiative, et prions pour la poursuite de l’engagement des chrétiens et des églises de Hollande.

¤   Au cours de ces derniers mois, le Ministère israélien de l’Intérieur a radicalement renforcé les restrictions affectant les internationaux qui désirent servir oui travailler en Palestine et en Israël. Beaucoup d’organisations (y compris Sabîl) constatent les effets de cette politique à travers un mouvement de plus en plus rapide des personnels, et les nouveaux moyens mis en œuvre en vue de davantage de bureaucratie. Rendons grâce pour tous ceux qui consacrent de leur temps et de leurs compétences à un service, et prions pour que prenne fin l’attitude hostile qui leur est manifestée. Dieu, dans ta grâce, transforme le monde.

¤   Mardi matin, un groupe de colons israéliens, accompagné de soldats en armes et de forces de police, a occupé le domicile des Rifka al-Kurd, à Sheikh Jarrah, banlieue de Jérusalem – Est. Les colons, a-t-on appris, ont fait état d’un arrêt de justice leur donnant l’autorisation d’en prendre possession. Conformément à un autre arrêt de justice qui les empêchait d’occuper la maison, la famille al-Kurd n’était pas chez elle quand les colons sont arrivés. Puisse cette injustice ne pas rester inconnue.

¤   Les conflits à l’intérieur d’Israël vont croissant. Les tensions entre ultra orthodoxes et juifs laïcs, les écarts entre soldats et colons, et l’augmentation du taux de criminalité sont autant de signes d’une société en crise, et divisée. Prions pour que les voix de la modération et de la justice puissent l’emporter, et pour qu’Israël reconnaisse « les choses qui conduisent à la paix ».